25 Mai Agir pour améliorer ses pratiques environnementales internes, c’est possible !
Les démarches d’amélioration des pratiques internes s’inscrivent dans la transition écologique en venant questionner les modes de fonctionnement des associations.
À cette occasion, les associations interrogent leurs pratiques sur plusieurs axes porteurs d’impacts environnementaux: modes de déplacement, gestion des déchets, utilisation du numérique, achats et modes de consommation, flux d’énergie…
Ces démarches sont d’autant plus efficaces qu’elles s’appuient sur une approche partagée qui engage la direction, les salariés, les administrateurs et mobilise autant que possible les bénévoles et les usagers.
Pendant la période de mise en œuvre du projet TEDDA (2022-2023), l’Apes sollicite des intervenants afin de renforcer les ressources accessibles et de donner l’envie d’agir aux acteurs de l’ESS.
Questions à Antony Jaugeard, intervenant mobilisé sur les démarches d’amélioration des pratiques environnementales en Hauts-de-France
Quels sont, selon toi, les facteurs qui peuvent inciter les acteurs à modifier leurs pratiques ?
Il existe de nombreux facteurs qui peuvent pousser une structure à engager une démarche d’amélioration de ses pratiques environnementales. Chaque structure a un parcours d’engagement différent. Malgré tout, nous pouvons citer quelques grands leviers.
D’un point de vue macro, il y a l’évolution des obligations réglementaires, notamment avec les lois climat-résilience et anti-gaspillage pour une économie circulaire qui viennent renforcer l’action des acteurs économiques dans la transition écologique.
Depuis quelques années, la question de la transition écologique est devenue un sujet incontournable notamment poussé par des aspirations citoyennes très fortes.
De manière générale, pour les acteurs économiques accompagnés, on observe souvent qu’ils souhaitent être exemplaires dans leurs offres, valoriser et amplifier une démarche en cours de développement durable, renforcer et ancrer leurs pratiques sur leurs territoires.
Sur quels axes, les associations doivent-elles se mobiliser en priorité ?
Dans le parcours proposé, nous avons observé que les associations avaient des leviers importants sur leurs mobilités notamment les déplacements professionnels, même si ceux-ci ont été fortement réduits ces dernières années avec la covid.
Les achats de la structure sont aussi un axe prioritaire des associations accompagnées : mettre en place une stratégie d’achat responsable et notamment sur le volet alimentation.
Enfin, le numérique, qui comporte des impacts environnementaux élevés, est aussi une piste forte d’amélioration des pratiques environnementales.
Quels sont les freins principaux à lever pour agir ?
Assez fréquemment on observe que le frein principal est celui du temps disponible à consacrer à ces démarches (avant les freins économiques).
Une démarche d’amélioration des pratiques demande du temps à chaque étape : au moment du diagnostic partagé, au moment des pistes de solutions, le pilotage du projet, la recherche de nouveaux fournisseurs… Ce temps est souvent mal estimé. On pense que seul le pilote de la démarche va y consacrer du temps. Or dans les faits toute l’équipe est mobilisée, ce qui est souvent la caution d’une démarche gagnante. Il faut ainsi que la structure évalue bien le temps qu’elle souhaite consacrer à ce projet (et pas que pour le pilote!).
Quels sont les leviers pour favoriser des démarches réussies ?
S’engager dans une telle démarche demande une implication très forte de l’ensemble de l’équipe: du diagnostic aux solutions, chacun dispose d’une partie de solution. La coordination de la démarche, l’imbrication des différents services (achats, comptabilité, direction, équipe opérationnelle…) sont autant de conditions de réussite de la démarche.
Enfin, tout ceci demande une volonté politique forte de s’engager et d’opérer des choix : dégager du temps aux collaborateurs, accepter d’acheter différemment (éventuels surcoûts), accepter le changement dans les pratiques, accepter que le changement prenne du temps…
En bonus, la motivation, l’engagement et la bonne humeur sont toujours des leviers gagnants.
Peux-tu nous donner quelques exemples d’actions accessibles qui ont de réels impacts ?
Dans les structures accompagnées, de nombreuses actions ont pu se mettre en place. Différentes d’une association à une autre, elles ont toutes un impact positif. Pour en citer quelques unes : mise en place d’une stratégie d’achat responsable au sein d’une structure, mise en place d’un plan vélo (achats de vélos électriques…), achats de produits informatiques reconditionnés, changement des prestataires pour les prestations de traiteur (zéro déchet et local), mise en place du compostage…
Des actions concrètes qui démontrent qu’il n’y a pas qu’une bonne solution. A chacun d’inventer ses solutions !